ven. Mai 23rd, 2025
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Pistes de compréhension du nouveau livre.

Le sexe et le genre ont toujours vécu un mariage peu conflictuel comme il en va de l’âme et du corps. La nature et la culture harmonisent bien leur relation dans une grande dépendance l’une de l’autre. L’impérialisme occidental, souffrant d’un malaise identitaire qui a créé en lui une amnésie, dans sa fécondité d’engendrer des nouveautés stériles, lance sur le marché de consommation une idéologie pernicieuse et dangereuse qui voyage dans le monde entier : le genre.  

Pour nous la faire consommer, il invente des canaux de transmission qui affectent toute la vie de la communauté.

  • Au niveau juridique, il dote l’humanité d’un support qui transforme les droits sexuels en droits humains pour protéger son idéologie. Comme la contradiction n’affecte pas son univers, il accorde même aux mineurs le droit de décider sur leur genre sans se rappeler que dans un autre domaine, ils en sont non idoines car incapables de consentement, 
  • Au niveau de fonctionnalité, ils inventent des euphémismes pour cacher la dangérosité de leur idéologie : parité est plus du côté de droit que de celui de l’être. Pour appuyer leur argumentaire, ils évoquent même la Parole de Dieu : « Il n’y a plus ni homme ni femme » (Ga 3, 28). Sur cette affirmation, D. FRICKER ressort la problématique de l’utopie qui accompagne un des défis actuels de la théologie féministe[1]. Désormais, le boulevard est lancé pour l’homosexualité et le lesbianisme. Il faut refuser toute différence : on peut même changer son sexe selon qu’il étouffe, 
  • Au niveau social, cette idéologie déclare une guerre contre toutes les institutions qui ont asservi la femme au nom d’un soi-disant sexe : en tête d’affiche, le mariage considéré comme le lieu de consommation du viol de la femme car toute relation hétérosexuelle est un viol, ensuite la famille considérée comme la prison de la femme. Ce n’est pas tout. Ce qui est naturel ou encore biologique, n’est que le produit d’une construction sociale avec la dictature qui accompagne nos traditions, 
  • Au niveau religieux, il faut s’opposer à l’existence d’un être présumé surnaturel que l’on appellerait  selon les religions « Dieu ». Le sexe est une des marchandises religieuses qui oppriment la femme. Il n’existe aucune religion, même pas catholique qui émancipe la femme au nom de son sexe,
  • Au niveau politique, il y a obligation de créer un ministère de « genre » seulement pour les pays à coloniser d’Afrique, souvent patronné par les femmes pour véhiculer l’idéologie genderienne dans une culture dans laquelle on ne trouve aucune racine favorable. L’exemple le plus patent nous vient des agences de Nations Unies qui ont accompagné la gestion post-conflit de Kamwina Nsapu avec leur « cash » donné aux femmes,
  • Au niveau linguistique, il y a eu création des pronoms qui ne sont ni masculins ni féminins dans le but de combattre toute différence. Si le « il » est masculin et le « elle » est féminin, il conviendrait de créer le « iel » qui ne serait ni l’un ni l’autre.  
  • Pourquoi la reconstruction ?

La réponse la plus facile est que la reconstruction présuppose la construction. En effet, cette dernière soutient le point de vue selon lequel on ne nait ni homme ni femme mais on le devient. De cette théorie nait aussi la crise de la masculinité et donc celle de la paternité et, sans faute aussi celle de la féminité et donc de la maternité. Il se crée des sexes qui n’existaient pas :

  • Le masculin masculin (MM) : sexe masculin et genre masculin,
  • Le masculin féminin (MF) : sexe masculin et genre féminin,  
  • Le féminin féminin (FF) : sexe féminin et genre féminin,
  • Le féminin masculin (FM) : sexe féminin et genre masculin,
  • Le neutre : ni sexe masculin, ni sexe féminin ; ni genre masculin, ni genre féminin.

Cette théorie permit donc à chacun de se choisir librement sa fonction sociale, son identité ou orientation sexuelle, voire même sa forme de famille. Dès lors, il n’existe plus une seule forme de famille qui asservit la femme, il existe ;

  • Famille homme-homme (sans enfants),
  • Famille homme-homme (avec enfants),
  • Famille femme-femme (sans enfants),
  • Famille femme-femme (avec enfants)
  • Famille homme-femme (sans enfants),
  • Famille homme-femme (avec enfants),
  • Famille femme-enfants (sans homme),
  • Famille homme-enfants (sans femme),
  • Famille homme-femmes,
  • Famille femme-hommes,
  • Famille homme-animaux,
  • Famille femme-animaux.

Si la construction est une dictature sociale sur les individus qui les pousse à croire à un sexe qui leur est imposé par la société culturelle passéiste qu’il conviendrait de dépasser, il nous faut alors reconstruire la masculinité et la féminité pour sauver le genre humain. Le professeur F. Cyonyi propose pour cela une approche anthropologique uni-duelle et celle du personnalisme intégral. Reconstruire signifie reconnaitre les différences et les valoriser. Reconstruire signifie démontrer que le Créateur a voulu la diversité dans la création pour l’enrichir. Reconstruire signifie aussi ressortir les contradictions qui existent dans l’idéologie du genre exemplairement représentée dans les Jeux Olympiques de Paris sur le conflit entre sexe et genre des athlètes. 

  • Les arguments de la reconstruction anthropologique:
  • a) Argument logique

Vouloir éradiquer la différence à cause de la contingence historique c’est l’affirmer sans le savoir : l’être est et le non-être n’est pas. Vouloir non faire exister un être est une absurdité et chercher à faire exister un non-être est une folie. Si le sexe n’existe pas, alors pourquoi lutter à le nier ? En plus, si la progéniture ne peut fonctionner qu’avec la valorisation du sexe, comment les négateurs de sexe cherchent à adopter les enfants ? Le genre ne peut pas engendrer même si le terme « gender » s’en lorgne. 

  • b) Argument théologique

L’homme créé par Dieu en Gn 1, 26 est un « ’adam » et en Gn 1, 27 il les créa « zacar » et « neqebah ». Ceci veut dire que Dieu a projeté de créer l’homme asexué au v. 26 (le genre humain) et au v. 27 il a réalisé son projet en créant le « zacar » masculin et le « neqebah » féminin, donc sexués. En plus, dans la théologie de la création, Dieu a voulu la différence car elle révèle la beauté. C’est pourquoi, les verbes « bara’ » et « badal » sont créatifs. De cette façon, l’être humain n’est total que lorsqu’il est « homme » et « femme », voilà qui défend la thèse d’une approche du personnalisme intégral. 

L’idéologie du genre est un plat préparé par l’Occident dans une casserole sale proposé à la consommation africaine sans tenir compte de notre culture. Elle engendre des êtres stériles, utopiques et fantômes qui ne peuvent aucunement s’assumer totalement. Le Professeur F. Tshionyi propose une vision intégrale de l’homme et celle-ci est de le considérer comme « homme et femme ». En plus, il promeut leur différence dans la dualité sexuelle comme masculin et féminin appelés à se compléter mutuellement pour enrichir le genre humain. L’auteur va en guerre contre les complexes pathologiques qui ont engendré un féminisme qui cache dans la mythologie la honte du sexe. Il s’inscrit en faux aussi contre le mythe d’une masculinité mal assumée qui utiliserait son pouvoir phallocratique pour brimer le sexe féminin. 

Ce livre embrasse plusieurs isotopies scientifiques et culturelles ; il répond avec exactitude aux défis du genre qui perturbent notre société kasayienne ; il entonne un cantique de louange au Créateur pour chanter la beauté des êtres créés à son image. Il est référentiel pour équilibrer les vues et confie au professeur la chaire dans cette matière. Il dénonce les dérapages qui risquent de compromettre le développement intégral de l’homme qui est le facteur principal du progrès de notre société. Il ne doit pas manquer dans nos bibliothèques personnelles ou institutionnelles.   

Donné à Kananga, le 10 août 2024

Prof. Abbé Jeannot Mandefu


[1] FRICKER D., « Il n’y a pas l’homme et la femme » (Ga 3, 28), dans Revue des Sciences Religieuses, n° 83/1 (2009), pp. 5-22.

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