Cet effort soutenu par de vaillants théologiens congolais de la 1ère heure, a produit des résultats remarquables en termes des réflexions théologiques et même une innovation en liturgie en formulant le rite zaïrois de la messe qui est un célébrer liturgique enrichi des éléments culturels du terroir zaïrois (ou congolais) pour exprimer la rencontre entre le Christ et la culture (l’homme zaïrois).
Après plusieurs réserves du Magistère de l’Église romaine, ce rite a été reconnu et autorisé pour être pratiqué à travers le “Missel Romain pour les diocèses du zaïre” en 1988. Depuis lors, l’Église catholique de la République Démocratique du Congo utilise deux rites: le rite romain et le rite zaïrois. Plus de 30 ans après, ce 1er décembre 2019 est un kaïros: pour la première fois, un pape célébre la sainte messe en rite zaïrois, dans la Basilique vaticane, à l’occasion de 25 ans de l’aumonerie catholique de la communauté congolaise vivant à Rome, le jour de la commération du martyre de la Bienheureuse Anuarite Nengapeta.
Une célébration riche en couleur avec des mélodies rétantissant en lingala, en tshiluba, en swahili et kikongo, 4 langues nationales de la République Démocratique du Congo. Cette messe intervient près de deux mois après la création d’un nouveau Cardinal de la R.D. Congo, Son Éminence Fridolin Ambongo. C’est une joie exceptionnelle pour nous congolais, car notre Église locale a enrichi l’Église du monde avec un nouveau rite. La célébration de ce jour par le pape François qui a commencé son homélie saluant l’assistanceà la congolaise: Bandeko, boboto … bondeko…, est une expression spéciale de Rome à la faveur du courant de l’inculturation en vogue en Afrique et le rite zaïrois – qui en est le fruit – qui va au-delà de l’approbation officielle de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements.
Étaient présents à cette messe Mgr Emery Kabongo, évêque émerite du diocèse de Luebo, Abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO, des prêtres, des religieux et religieuses ainsi que des fidèles laïcs de la RD Congo vivant en Italie.
C’est l’occasion pour nous de penser à tous nos ainés, théologiens et philosophes congolais, qui ont milité pour une Église africaine authentique, au prix des mépris et même du rejet. Notre pensée pieuse va tout droit vers le feu Cardinal Joseph Malula, à Mgr Tshibangu Tshishiku, aux théologiens comme Oscar Bimwenyi Kweshi, feu Alphonse Ngindu Mushete, Lambert Museka Ntumba, François Kabasele Lumbala, et tant d’autres pionniers de la théologie africaine et de la théologie de l’inculturation.
Un autre moment remarquable de cette rencontre eucharistique, c’est le mot de remerciements de la communauté congolaise présente: elle a dit au souverain pontife sa tristesse pour les massacres à répétition en RD Congo en lui demandant d’être notre porte-parole au près de la Communauté internationale qui garde silence sur le “génocide” en cours dans notre pays depuis plus de deux décennies.
Puisse la bénédiction de Dieu créateur apporter à notre peuple, meurtri par la guerre, les épidémies, les catastrophes naturelles, la mauvaise gestion de la “res publica” depuis son Indépendance, libération, paix et bonheur.
Fructueux temps de l’Avent à tous.
François Tshionyi Kazadi
Merci de nous montrer et de nous renseigner sur la beauté et les besoins de votre peuple, du Congo et du continent africain. Ainsi, nous apprenons à le respecter, à l’apprécier, à l’aimer et à prier pour cela.
Bonjour, Maripaz. Merci pour cette grandeur et cette ouverture d’esprit. Ce qui nous unit c’est la foi au Christ. À lui la gloire pour l’éternité. Sois bénie.
François TK