Dans notre pays, la République Démocratique du Congo, la misère des nos concitoyens est galopante: le chômage et les salaires médiocres sont l’une des causes de cette triste réalité qui réifie les congolais .
Nous assistons impuissamment à une mauvaise et injuste redistribution des richesses nationales. On a plus de 80 % de la population croupissant dans la misère infernale face à un groupe oligarchique qui vit dans l’opulence insolente. S’agissant de la redistribution des richesses nationales, près des 78 % du budget national reviennent aux Institutions de la République, selon le Rapport de reddition des comptes.
J’en veux pour preuve la rémunération des députés, des sénateurs, des ministres et du président de la République. Un exemple: à la législature 2006-2011, un député touchait 6.000 $; à la législature 2011-2018, il touchait 13.000 $. Mais le salaire du policier, du soldat, de l’enseignant, du fonctionnaire va de 100 à 150 $.
Au nom de quel principe ces privilégiés de la République se servent 100 fois plus que les autres citoyens? L’art. 58 de la Constitution stipule : 《Tous les congolais ont le droit de jouir des richesses nationales. L’État a le devoir de les redistribuer équitablement et de garantir le droit au développement》. Et l’art. 11 ajoute: 《Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits》.
Nous demandons à tous les congolais d’exiger, par des voies légales et massivement , la réduction des salaires des députés, des sénateurs, des ministres (à 6.000 $) et du président de la République, ainsi que l’ajustement des frais de fonctionnement des institutions publiques qui sont parfois exagérés sans équité. Une telle action courageuse permettrait d’augmenter les salaires des fonctionnaires, enseignants, policiers et militaires, afin d’assurer une redistribution équitable des richesses nationales et le développement humain intégral de tous.
C’est aussi une manière de moraliser la vie publique car la politique n’est plus une vocation mais un business chez nous. D’où les antivaleurs que l’on déplore: népotisme, corruption, enrichissement illicite et rapide, détournement des deniers publics, immoralité, etc.
Évidemment, nous allons juger l’actuel Chef de l’Etat, Mr Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, au regard de l’audace de son engagement en faveur du “peuple d’abord”. 《Le changement en Afrique est une question de mentalité et non d’individu》 (Inna Abakar Sabone).
Dèjà la taille éléphantesque du gouvernement national à venir, qui vient s’ajouter aux membres des deux chambres du parlement (plus de 600), ceux de 26 assemblées provinciales, ceux de 26 gouvernements provinciaux, sans oublier les membres des cabinets – présidentiel et ministériel – auxquels s’ajoutent les administratifs des députés et sénateurs, nous concède le bénéfice du doute sur l’amélioration des conditions de vie des citoyens dans un proche avenir. Qui plus est, nous n’avons pas oublié qu’un arsénal juridique piteux a été taillé à juste mesure pour favoriser et garantir des avantages inouïs à l’ex-chef de l’Etat ainsi qu’aux anciens premiers ministres et minsitres… S’il n’y a qu’une pomme, qui en mange deux est un voleur, dit un proverbe japonais. Pourquoi l’actuel parlement ne reviendrait-il pas sur de telles lois égocentriques et injustes pour les supprimer ou les reviser en leur donnant un contenu d’équité et d’humanisme? Ne dit-on pas que 《l’injustice appelle la révolte, le contournement des lois. C’est un environnement instable qui conduit au chaos》 (Didier Court). Et Platon de trancher, enfin de compte: 《Le propre de la sagesse et de la vertu est de gouverner bien; le propre de l’injustice et de l’ignorance est de gouverner mal》. Néanmoins, 《On ne cueille pas le fruit du bonheur sur l’arbre de l’injustice》.
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Voici la réalité:
Vive l’Etat de droit, vive la RDC!
François Tshionyi Kazadi, Analyste indépendant.